Le Conseil économique et social (CES)
libanais accueille la quatrième édition du séminaire annuel Tresmed pour la
promotion du dialogue social dans la région euro-méditerranéenne.
Avec
les soulèvements arabes et la crise économique mondiale, l’enjeu se fait de
plus en plus pressant pour les États de prêter une oreille attentive aux
revendications sociales. Dans ce contexte particulièrement tumultueux, le
Conseil économique et social (CES) joue plus que jamais son rôle de catalyseur
en participant au dialogue social et à l’élaboration d’un consensus entre le
gouvernement et la société civile. Cette année, le CES libanais accueille la 4e
édition du séminaire Tresmed « sur la coopération régionale pour les bonnes
pratiques et le dialogue social dans la région Euro-Méditerranée ». L’événement
a été inauguré hier en présence notamment du ministre du Travail Sélim
Jreissati, du président du Conseil économique et social Roger Nasnas, de la
vice-présidente du CES d’Espagne Laura Pinyol, de Maciej Adam Madalinski,
premier secrétaire à la Délégation européenne, et Milagros Hernando Echevarria,
ambassadrice d’Espagne.
Jreissati : Le juste équilibre
«
Il faut relancer le dialogue pour que l’État et la société civile sortent de
cette logique de confrontation, a déclaré le ministre Jreissati, pour se
tourner vers la promotion de la croissance sociale qui bénéficiera à tous. »
Pour M. Jreissati, « il n’existe pas de potion magique économique et sociale,
l’enjeu est de trouver le juste équilibre entre ces deux composantes, en
particulier dans un contexte de crise et de défis ».
De
son côté, Roger Nasnas a mis l’accent sur l’importance de la participation de
la société civile dans la formulation et la mise en place des politiques
économique et sociale, considérant que l’État n’est plus seul responsable et ne
peut rester seul face aux défis. « Il faut œuvrer pour une vision économique et
sociale à moyen et long terme et ne plus se contenter de réagir au coup par
coup, a-t-il indiqué dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. Il ne peut
exister de bien-être social sans performance économique, tout comme il ne peut
y avoir de croissance sans une société civile épanouie. »
Le
président du CES a par ailleurs souligné l’importance du dialogue social pour
la paix et la croissance dans un contexte régional difficile. « Le CES joue un
rôle vital pour permettre l’expression de la société civile et la liberté
économique, a-t-il insisté. D’où la nécessité d’un dialogue et de concertations
avec les syndicats, les unions professionnelles et la société civile, en vue
d’un programme de développement global. » En somme, la mission du CES est de
participer à titre consultatif à la politique économique et sociale du pays.
L’objectif est ainsi de trouver un consensus autour d’un projet pour aider
l’État dans le choix de sa politique, a souligné Roger Nasnas.
Le CES, outil démocratique
Dans
un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, Laura Pinyol, vice-présidente du CES
d’Espagne, a également souligné le rôle historique du Conseil économique et
social comme outil majeur de dialogue entre les syndicats, le patronat et
l’État espagnol. « L’exercice de la démocratie ne s’effectue pas uniquement
lors des élections mais aussi dans la vie quotidienne, a-t-elle déclaré. C’est
ainsi le rôle du CES qui prend d’autant plus d’importance en période de crise
économique, comme celle que l’Espagne et l’Europe connaissent actuellement. Car
un des effets les plus graves de cette crise n’est pas financier ou économique,
mais bien social. »
Enfin,
Maciej Adam Madalinski, premier secrétaire (Développement durable) à la
Délégation européenne, a fait référence au soulèvement arabe qui a débuté fin
2010 en Tunisie. « Ces événements ont marqué la reconnaissance de la société
civile et son rôle majeur dans les révolutions du sud de la Méditerranée,
a-t-il indiqué. Ces événements ont rapidement amené l’Union européenne à revoir
son approche dans ses relations avec ces pays, notamment en stimulant plus de
coopération avec la société civile. Les Conseils économiques et sociaux sont
ainsi la meilleure plateforme pour permettre aux différents partis de se faire
entendre et de parvenir à des accords. » M. Madalinski a conclu en déclarant
que le gouvernement libanais devrait montrer davantage d’engagement pour
renforcer le rôle du Conseil économique et social.
Par Soraya Hamdan - Source
de l’article l’Orient le Jour
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