Marseille veut redevenir le premier port méditerranéen

Son plan à 5 ans prévoit une hausse moyenne de l'activité marchandises à 11 %. Ses investissements devraient s'élever à près de 400 millions sur la période.

Les dirigeants du Grand Port maritime Marseille-Fos (GPMM) sont montés à Paris pour présenter hier à la presse le bilan de l'activité en 2014, et leur plan stratégique d'ici à 2018. Comme pour mieux marquer une nouvelle époque. 
« Depuis cinq ans, le GPMM a traversé une période compliquée, avec la mise en place de la réforme portuaire, qui s'est faite non sans mal, qui s'est doublé d'une crise économique mondiale », a rappelé Jean-Marc Forneri, le président du conseil de surveillance. 
Or, selon lui, « les cinq années qui viennent seront celles de la relance de l'activité du port », grâce à un climat social apaisé - aucun mouvement social n'a affecté le port depuis trois ans (hors SNCM) - et une fiabilité des services accrue. Mais pas que, car avec la nouvelle présidente du directoire, Christine Cabau Woehrel, nommée en mars 2014, Jean-Marc Forneri a arrêté un projet stratégique 2014-2018 qui prévoit pas moins de 360 millions d'euros d'investissement.

L'objectif clairement affiché est de reconquérir la place de premier port méditerranéen que lui a ravi le port espagnol d'Algésiras. Ce pourrait même être dès cette année. « Cela dépendra de l'évolution du trafic du pétrole brut », a estimé le président du conseil de surveillance du GPMM. Pour 2014, celle-ci aura été marquée par une baisse des volumes de 8 %, perdant 2 millions de tonnes, effaçant à elle seule la hausse de tous les autres secteurs d'activité (voir graphique ci-contre). Au total, le trafic du GPMM a perdu 1,5 million de tonnes, et est ressorti en baisse de 2 %, à 78,45 millions de tonnes.

Marseille veut redevenir port méditerranéen
Le port de Marseille-Fos peut toutefois se féliciter d'avoir enregistré une forte croissance du trafic de conteneurs, en hausse de 7 %, soit le double de la moyenne des ports européens. Quant au transport de vracs solides, il a fait mieux que résister avec une hausse de 2 %, porté par l'activité sidérurgique et le partenariat entre le GPMM et ArcelorMittal. L'agroalimentaire a stagné, et les autres vracs ont reculé de 8 %, du fait notamment d'un accident sur les grues.

Année « atypique » côté passagers

Côté passagers, l'année a été qualifiée d'« atypique » par Christine Cabau Woehrel, du fait des conflits sociaux à la SNCM qui ont ramené le trafic vers la Corse à 680.000 passagers, contre 960.000 en 2013. Le GPMM table sur un retour à la normale d'ici à 2018 avec 1 million de passagers sur les lignes régulières vers la Corse. A une semaine de la remise des offres pour la reprise de la compagnie, placée en redressement judiciaire, « Marseille est et doit rester le port de desserte de la Corse. Ce n'est pas négociable », a déclaré Jean-Marc Forneri.

Pour les cinq ans à venir, le GPMM table sur un taux de croissance moyenne annuelle du trafic marchandises de 11 %, et de 10 % pour les croisières. « C'est un projet crédible et cohérent », a souligné la présidente du port. Sur les 360 millions d'euros d'investissement prévus, dont 90 pour la maintenance, « idéalement 40 à 50 % seront autofinancés à l'issue du plan », a indiqué Jean-Marc Forneri, dont une partie « importante » par l'emprunt. Pour le reste, il est confiant dans l'issue des discussions dans le cadre du contrat de plan Etat-Région, et avec Marseille Métropole. 

Par Antoine Boudet - Source de l'article Les Echos

Quelques-uns des principaux projets

Le terminal de transport combiné de Mourepiane pour l'accueil des trains longs, en partenariat avec CMA CGM (mise en service 2017).
Le terminal d'autoroute ferroviaire (2018).
L'aménagement des terminaux à conteneurs de Fos pour avoir 2,6 km de linéaire de quai d'un seul tenant (2016-2018).
L'aménagement des terminaux passagers à Marseille.
La livraison de la Forme 10, la plus grande d'Europe, pour la réparation des navires.

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