Des événements climatiques accentuent la vulnérabilité de l’Algérie

Le document portant Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN) remis par l’Algérie, en septembre dernier, aux instances mondiales chargées du climat, a indiqué que l’Algérie, majoritairement aride et semi-aride, est de plus en plus confrontée à la recrudescence d’évènements climatiques "extrêmes" qui accentuent sa vulnérabilité.

Dans ce document, l’Algérie souligne que la récurrence des cycles de sécheresse, devenus de plus en plus longs, a accentué la désertification.

Plus de 50 millions d’hectares connaissent actuellement un niveau de dégradation "très avancé", des populations rurales constituées principalement d’agriculteurs et d’éleveurs pour assurer leur survie "sont contraintes à l’exode vers les grandes agglomérations".

Cette situation, note le document, "est le résultat direct de l’appauvrissement des sols et de la diminution des ressources hydriques", alors que l’Algérie n’a "aucune responsabilité historique" en matière d’accumulation des gaz à effet de serre.

Les zones du territoire, qui reçoivent plus de 400 mm de pluie/an, se limitent à une bande d’un maximum de 150 km de profondeur à partir du littoral.

De plus, en raison des changements climatiques, la pluviométrie a baissé de plus de 30% au cours de ces dernières décennies.

Par leur disposition parallèle au littoral, les chaînes de relief "accentuent la rapidité de l’assèchement du climat" en allant vers le Sud, explique le document qui rappelle que d’importants programmes ont été lancés par les pouvoirs publics depuis les années 1970 qui se sont traduits par la réalisation d’un grand barrage vert sur une longueur de 1.200 Kms et une profondeur d’une moyenne de 20 kms.

"Cette réalisation constitue, aujourd’hui, l’une des grandes fiertés de notre pays et qui représente un véritable puits de carbone", relève le gouvernement dans sa contribution provisoire.

En ce concerne les inondations, le document rappelle que de nombreuses régions ont connu des épisodes "tragiques" qui ont engendré d’importantes pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables, citant le cas des inondations qui ont frappé en 2001 Bab El-Oued (Alger), causant la mort de 715 personnes, en plus de 115 disparus et de milliers de sinistrés.

C’est dans ce contexte qu’un plan national a été élaboré pour renforcer la résilience des écosystèmes (inondations et sécheresse) en vue de minimiser les risques de catastrophes naturelles liées aux changements climatiques.

Ce plan inscrit dans ses objectifs la lutte contre l’érosion et la réhabilitation des terres dégradées dans le cadre de la lutte contre la désertification.

Il intègre les effets des changements climatiques dans les stratégies sectorielles, en particulier, l’agriculture, l’hydraulique, la santé humaine et les transports, et dans la stabilité politique et la sécurité nationale.

L’Algérie projette, à l’horizon 2030, de réduire des émissions de gaz à effet de serre de 7% à 22%. Ceci reste tributaire, souligne le document, des soutiens en matière de financements extérieurs, de développement, de transfert technologique et de renforcement des capacités.

Par ailleurs, les ressources prouvées et estimées de l’Algérie en matière de gaz naturel devraient pouvoir aider ses partenaires à promouvoir l’utilisation de cette source propre d’énergie.

En outre, les programmes nationaux des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique "traduisent la volonté de poursuivre les efforts de lutte contre les effets négatifs des changements climatiques".

Le Conseil des ministres, rappelle-t-on, avait adopté en mai dernier l’actualisation du programme national des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.

Il vise la réduction de 9% de la consommation globale d’énergie à l’horizon 2030 et ambitionne de procéder à l’isolation thermique d’un important programme de logements, ainsi qu’à la conversion au GPL d’un million de véhicules particuliers et de plus de 20.000 autobus.

Il ambitionne, également, à l’horizon 2030, un déploiement à plus grande échelle du photovoltaïque et de l’éolien, accompagné, à moyen terme, de la production de l’énergie à partir du solaire thermique, ainsi que de l’intégration de la cogénération, de la biomasse et de la géothermie.

Il vise, à terme, d’atteindre 27% de la production nationale d’électricité grâce aux énergies renouvelables.

Par ailleurs, l’Algérie, le plus grand pays d’Afrique, de la Méditerranée et du monde arabe, de par sa superficie, dispose de l’un des gisements solaires les plus élevés au monde, estimé à plus de 5 milliards Gwh/an, avec une moyenne annuelle d’ensoleillement de plus de 2.500 heures et dépasserait les 3.600 heures dans certaines parties du territoire.

Le plan d’action du gouvernement ambitionne, en outre, de réduire à 1% les gaz torchés en Algérie à l’horizon 2030.

En matière de réduction de méthane, l’Algérie entend accorder la priorité à la gestion des déchets solides ménagers, entraînant une réduction considérable des quantités d’émission en équivalent de CO2.

En matière de séquestration de carbone, le pays va s’atteler à accélérer et intensifier son Plan national de reboisement avec un objectif global de reboisement de 1,245 million ha.

Source de l'article Portail Cder

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