Villa Méditerranée, vendredi 30 septembre à partir de 14 heures — le Bureau d'information du Parlement européen à Marseille organise une conférence suivie d'un débat : « Migrations et citoyenneté dans l’espace euro-méditerranéen ». Ouverte à tous sur inscription.
L'Union européenne est secouée par une crise migratoire - sans précédent dans sa courte histoire.
L'afflux massif de réfugiés fuyant des persécutions ou la guerre s'ajoute à des vagues de migrants.
L'an dernier, le nombre de demandeurs d'asile dans l'Union européenne a atteint nouveau un record : "1 255 600 personnes au total ont déposé une demande de protection internationale", soit plus du double par rapport à l'année 2014. "Conséquence directe de la guerre civile, près d'un tiers (29%) de ces demandeurs d'asile sont originaires de Syrie" (information certifiée par « TouteL'Europe.eu »).
Les chiffres de l'année 2016 s'annoncent sous les mêmes auspices.
L'accueil est devenu une source de tensions dans les opinions publiques européennes.
L'immigration a été au cœur de la campagne en faveur du Brexit
Les autorités semblent avoir tiré quelques enseignements du Brexit.
Le peuple britanniques veut se retirer de l'Union, mais pas pour des raisons économiques ou financières.
En dépit du pont d'or que la Commission a fait à la Grande-Bretagne, juste avant le référendum, le refus de l'afflux "massif" de migrants... y compris de migrants européens (des Polonais ont été agressés), a été déterminant dans le vote en faveur du Brexit même si des parlementaires britannique s'interrogent encore sur le sens du vote (1).
Le Royaume-Uni n'est pas sorti de l'Union... "pas encore ? La décision de sortie n'appartient pas aux autorités européennes.
Les dirigeants britanniques restent maîtres du jeu. Eux-seuls peuvent actionner l'article 50 du traité sur l'Union européenne, une disposition introduite par le traité de Lisbonne. Elle ouvre la possibilité à tout État membre de "décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l'Union". Son utilisation créérait un précédent.
Le Royaume-Uni n'a pas encore choisi entre : rester dans l'UE - il ne retrouve nulle part dans le monde les avantages de son grand marché ; ou la quitter pour des raisons liées aux migrations.
Question migratoire : l'Europe joue-t-elle sa citoyenneté... ses valeurs... sa survie ?
On se demande aussi si la double citoyenneté, nationale et européenne, avec les droits et les avantages qu'elle confère, pourra perdurer avec un afflux massif de populations exogènes.
Ne sera-t-on pas tentés de limiter les déplacements au sein de l'UE ? De limiter la liberté de circulation des personnes, le droit de travailler, de s'installer, prendre sa retraite, voter dans un État membre autre que le sien ? Un précédent : depuis quelques années, les seniors français ne perçoivent plus le minimum vieillesse s'ils ne résident pas en France au moins 6 mois dans l'année, une loi votée par leur parlement interdisant son versement suite à une polémique sur des migrants qui retournaient vivre dans leur pays d'origine en bénéficiant de cette allocation !(2).
Si les migrations remettent en cause l'unité de l'UE, elles ont aussi des incidences au niveau national.
On peut présumer que la réunion du 30 septembre traitera aussi la thématique de la citoyenneté sous l'angle des droits et des avantages qu'elle donne aux Européens. La crise migratoire les remet-elle ou non en cause ?
Les organisateurs ont privilégié une approche académique : "face à la crise migratoire qui touche l’Europe et la Méditerranée dans son ensemble, quels sont les enjeux et défis de citoyenneté dans la région ? Dans quelle mesure les migrations affectent-elles la question de la citoyenneté dans l’espace euro-méditerranéen ?
En Europe, ce sont à la fois la citoyenneté à l’échelle nationale et la citoyenneté européenne en tant que telle qui se voient engagées et questionnées par la crise migratoire. Que signifie la citoyenneté européenne aujourd'hui ?
À l’échelle des États, comment évoluent les représentations de la citoyenneté et les formes de mobilisation sociale lorsque l’arrivée de nouveaux migrants et réfugiés alimente les controverses culturelles et religieuses et ravive les difficultés de cohésion sociale ?
En parallèle, au Sud de la Méditerranée, les migrations peuvent avoir contribué à la revitalisation d’une citoyenneté éteinte, autour de la défense des droits individuels et collectifs et l’émergence de nouveaux débats et terrains de revendications touchant notamment aux questions d’identité."
Migrations et citoyenneté dans l’espace euro-méditerranéen : les citoyens sont conviés au débat par le Parlement Européen
Le Bureau d'information du Parlement européen à Marseille (cheffe : Muriel Mouret), qui couvre toute la circonscription du Sud-Est (Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur et Corse), est l'organisateur de cet important évènement à la Villa Méditerranée. Il convie les citoyens de Marseille et sa région à la conférence qui sera suivie d'un débat organisée en partenariat avec l'Observatoire des relations euro-méditerranéennes, le Master études européennes de l'Université d'Aix-Marseille, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Représentation régionale de la Commission européenne à Marseille et l'association SOS MEDITERRANEE.
Cet après-midi sera l'occasion unique d'échanger directement avec les députés européens du Sud-Est sur cette thématique actuelle, comme avec les représentants du monde académique et associatif.
Sont annoncés les députées européennes membres de la Commission parlementaire des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen :
- Sylvie GUILLAUME, Vice-Présidente du Parlement européen, Groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates (Socialistes)
- Marie-Christine VERGIAT, Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL).
- Alain DUMORT, Chef de la Représentation régionale en France de la Commission européenne, participera aussi à la réunion.
Une conférence académique précédera le débat modéré par Delphine PERRIN, titulaire de la Chaire d'études méditerranéennes, Unité de service et de recherche 3125, Aix Marseille Université, LabexMed.
Programme
14h00: Conférence académique avec
- Vincent GEISSER, sociologue et politologue, Centre national de la recherche scientifique
- Mehdi ALIOUA, sociologue, Université internationale de Rabat
- Dietmar LOCH, sociologue, Université de Lille 1
15h15-15h45: Pause-café
15h45-17h45: Débat citoyen
Adresse: Villa Méditerranée - Esplanade J4 - 13002 Marseille - Bus : 60, 49, 82 (arrêt MuCEM St-Jean)
Entrèe libre
Inscription sur la page internet du Parlement Européen :
Par Philippe Léger - Source de l'article Blog Mediapart