La présence des femmes dans les négociations favorise la durabilité des accords de paix. En effet, 35% des accords négociés par les femmes durent plus de 15 ans.
Pourtant, la participation des femmes aux processus de règlement des conflits est restée dérisoire entre 1992 et 2011. Cette question a été au cœur d’une conférence internationale organisée à Rabat par le ministère des Affaires étrangères.
Pour célébrer le seizième anniversaire de l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU de la résolution 1325 sur «les femmes, la paix et la sécurité», le ministère des Affaires étrangères et de la coopération a organisé, mercredi à Rabat, une conférence internationale sur cette résolution qui appelle les États à l’inclusion des femmes et à l’égalité entre les sexes dans toutes les stratégies de restauration de la paix et de prévention des conflits.
Pour la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la coopération, Mbarka Bouaïda, la tenue de cette conférence est une contribution au débat sur le rôle de la femme dans le processus de paix et la mise en œuvre des plans d’action nationaux pour faire avancer l’action collective de mise en œuvre de la résolution. Cette rencontre constitue également une occasion pour renouveler l’engagement des Nations unies et le consensus de la communauté internationale pour renforcer la participation des femmes aux négociations et aux accords concernant le règlement des conflits et la consolidation de la paix.
En effet, depuis l’adoption de la résolution structurante 1325, sept autres résolutions ont été adoptées sur le même thème par le Conseil de sécurité. Mais force est de constater que très peu d’avancées ont été enregistrées depuis. Une évaluation des réalisations sur les 15 dernières années le prouve. «La participation des femmes aux processus de négociations est restée accessoire entre 1992 et 2011. Ainsi, 9% seulement des négociateurs étaient des femmes. Aussi, 27% uniquement des accords signés entre 2000 et 2015 ont fait référence à l’égalité hommes-femmes ou aux besoins des femmes», indique Margot Wallstrom, ministre des Affaires étrangères de Suède.
Pourtant, l’implication des femmes dans la consolidation de la paix reste non seulement un droit dû aux femmes, en particulier en raison de l’impact disproportionné des conflits sur leurs vies, mais aussi une obligation, comme le souligne Nahla Valji, chef adjointe de la section paix et sécurité de l’ONU Femmes.
Selon elle, la participation des femmes aux processus de négociation augmente les chances de résolutions des conflits et la durabilité de la paix. Ce constat a été confirmé, note la même responsable, par une étude mondiale menée par l’ONU Femmes en 2015 et qui a montré que la présence des femmes dans les négociations de paix favorise la durabilité des accords de paix.
En effet, 35% des accords négociés par les femmes durent plus de 15 ans, «d’où l’importance de promouvoir la participation des femmes au processus de paix et des principes de l’égalité et de l’accès des femmes aux postes de décision», renchérit Mme Valji, qui n’a pas manqué de saluer la politique volontariste adoptée par le Royaume pour assoir les principes de l’égalité entre les sexes, désormais consacrés par la nouvelle Constitution. Sur ce volet, Mme Bouaïda a rappelé qu’outre les textes législatifs, le Royaume est engagé dans un important chantier de réformes juridiques et institutionnelles pour promouvoir la culture de la parité et l’approche genre.
C’est dans ce contexte que le Maroc a lancé en 2012, en partenariat avec l’Espagne, une initiative portant sur la promotion du rôle des femmes dans le processus de médiation en Méditerranée.
Cette initiative a d’ailleurs permis la formation de 10 femmes méditerranéennes dans le domaine de la médiation en vue de les mettre à la disposition de l’ONU et des Organisations régionales et sous-régionales.
Par Yousra Amrani - Source de l'article Le Matin
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