Dans l’espace méditerranéen, le tourisme confirme, année après année, son importance. La région du bassin avait, il y a quelques années, le privilège d’être la plus touristique au monde avec 300 millions d’arrivées internationales.
Cependant cette richesse a son revers : dégradation de la biodiversité, notamment sur les côtes, multiplication des conflits d’usage du sol et des ressources naturelles, etc.
Mais le problème majeur auquel fait face le tourisme en Méditerranée consiste en la forte urbanisation du littoral. En 2000, 40% du littoral méditerranéen a été ainsi bétonné par l'habitat, les routes, les ports. Les experts affirment que d’ici 2025, ce sont 200 km de côtes en plus qui le seront sur les deux rives du bassin. Seuls quelques pays ont trouvé le remède. En France, un organisme public tente depuis des décennies d’acheter des portions de côtes pour les laisser à l’état naturel. A janvier 2010, le Conservatoire assurait ainsi la protection de 1.000 km de rivages en France. Au Maghreb, les principaux agrégats macroéconomiques, exhaustivement analysés lors de la conférence internationale sur « l’impact de l’urbanisme et la gestion des villes sur le développement du tourisme dans les pays du Maghreb », tenue à Annaba les 11 et 12 mai, dernier, ont confirmé la relation complexe et conflictuelle entre la ville et le tourisme. Les intervenants étaient unanimes à relever que l’attractivité des villes maghrébines repose, avant tout, sur leur capacité à mettre en valeur les potentialités touristiques et la manière de les exploiter à des fins de développement. Le cadre maghrébin constitue une opportunité incontestable compte tenu de leur proximité ainsi que des similitudes du patrimoine.
Tourisme de masse : quel avenir ?
D’autre part, les spécialistes affirment que le tourisme de masse, quoique fort répandu dans la région, demeure hétérogène et fragmenté tandis que la perspective du changement climatique fait peser de lourdes menaces sur son développement. En tenant compte des mutations mondiales du secteur – notamment de la forte demande pour un tourisme durable – les pays de sud et de l’est de la région ont tout à gagner d’une meilleure intégration du tourisme euro-méditerranéen. Pour cette mutation, les pays concernés s’appuieraient sur une diversification touristique une meilleure prise en compte de leurs atouts culturels et naturels.
En termes de chiffres, le tourisme a engrangé 183 milliards d'euros de bénéfice en 2007, année prolifique par excellence, soit 30% des recettes touristiques mondiales. Pour la Tunisie, à titre d’exemple, le tourisme a contribué à 7% du PIB (produit intérieur brut).
Si ce score n'est pas négligeable, il ne peut constituer à lui seul une véritable stratégie de développement.
Même s'il contribue à 400.000 emplois, ce secteur reste fragile et dépendant des aléas politiques ou climatiques.
Malgré la diversité des situations évoquées et des questions abordées, deux types d’enjeu ont été distingués pour le pourtour méditerranéen. Le premier concerne la nécessité, pour la région, d’accroître sa fréquentation, notamment par la diversification de ses marchés.
Le deuxième, lui, a trait au besoin de diversifier les produits méditerranéens, sans pour autant que soit négligée l’offre balnéaire, qui demeure le principal avantage compétitif du tourisme régional. La mutualisation des expériences permet aux pays concernés de faire face aux pressions concurrentielles qui s’exercent à l’échelle régionale comme à l’échelle globale.
Par Fouad IRNATENE - Source de l'article Elmoudjahid
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