Crowdfunding en Méditerranée, un financement alternatif pour les projets entrepreneuriaux ou à impacts sociaux

"Le crowdfunding, une innovation financière pour le développement du bassin méditerranéen" est le thème du 1er Forum sur le crowdfunding en Méditerranée organisé conjointement par la Conect (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie), l’association internationale FPN (Financement participatif en Méditerranée) et Anima (Plateforme de coopération pour le développement économique). 


Pour commencer, le crowdfunding est un financement participatif, grâce auquel les entreprises et les particuliers peuvent collecter des fonds pour leurs projets grâce à la participation d’un grand nombre de personnes investissant dans de petits montants. Ce mode de financement répond aux attentes des citoyens qui souhaitent, de plus en plus, entreprendre ou financer directement des projets en cohérence avec leurs valeurs. Malheureusement, en Tunisie, il n’existe pas encore un cadre légal pour ce nouveau mode de financement. L’objectif de ce forum est donc de créer un espace d’échanges sur ce thème et de promouvoir l’appui aux projets entrepreneuriaux ou à impacts sociaux, et ce à travers la promotion de cette pratique innovante et des conditions favorables à son développement. Regroupant de nombreux leaders d’opinion, des experts du crowdfunding et des organisations publiques et privées, appartenant à une dizaine de pays en méditerranée, ce forum permettra un échange de vues et d’expériences dans ce domaine nouveau pour la Tunisie.

Le coprésident du FPM, André Jaunay, a souligné que le financement participatif est un levier de développement pour les territoires, pour les porteurs de projets, et pour les citoyens qui vont mieux s’engager dans leur environnement et donc mieux assumer leurs responsabilité. Pour lui, l’évolution de la réglementation ne concerne pas uniquement les autorités mais tout l’écosystème et notamment les financiers traditionnels. Il a également appelé à mise en place d’objectifs pour l’année à venir afin de voir ce que les participants peuvent faire ensemble dans chacun des pays membres, pour améliorer les conditions de développement de ce mode de financement.

Dans son allocution, Tarak Cherif, président de la Conect, a estimé que ce genre de financement est important pour la Tunisie, en expliquant que certains crowdfunders étrangers sont en attente d’un cadre juridique. 


Par ailleurs, ce deuxième jour a été rehaussé par la présence de la ministre des Finances Lamia Zribi. Dans ce cadre, elle a souligné que le système bancaire traditionnel n’arrive plus à satisfaire tous les besoins en financement surtout ceux présentant un risque, ce qui représente un frein pour les entrepreneurs et les porteurs de nouveaux projets. 


Recourir à un financement alternatif présente l’avantage de la facilité de la procédure et devra renforcer l’esprit d’entreprenariat, en apportant une nouvelle approche innovante. Elle estime que la réussite de ce genre de financement requiert la mise en place d’un ensemble d’éléments : un cadre légal permettant la protection des intérêts des différents intervenants ainsi que le champ d’action de ce genre de financement, inculquer la culture de partenariat et le développement partagé, mise en place de programmes de formation, des actions d’accompagnement et des actions de vulgarisation de ce nouveau concept.

Pour sa part, Emmanuel Noutary, délégué général d’Anima, a souligné que les financements participatifs sont en effervescence : la société civile et les hommes d’affaires sont mobilisés dans ce sens. Ainsi, le crowdfunding permet d’apporter des garanties qui permettent à leur tour d’apporter un financement bancaire. Ainsi, si la Tunisie veut solliciter ce mode de financement, elle devra légiférer, ce qui constituera un message positif de la Tunisie aux autres pays de la Méditerranée.

Notons que ce genre de financement permet d’élargir la base des investisseurs potentiels, mais vu ces caractéristiques, il faudra former les porteurs de projets et les utilisateurs de ces plateformes, pour qu’ils puissent fédérer le maximum de personnes au tour de leur projet et assurer leur financement en fournissant le maximum d’infos les concernant eux ainsi que leurs projets.

Source de l'article Businessnews

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