Le surendettement des agriculteurs
tunisiens constitue un obstacle au développement du secteur et de
l'investissement dans ce domaine, c'est ce qui ressort d'une étude
internationale sur «le financement agricole en Tunisie» dont les résultats ont
été débattus, hier, à Tunis.
Cette
étude a été réalisée par la Banque mondiale, l'Organisation des Nations unies
pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Agence française de
développement (AFD) en réponse à une requête du gouvernement tunisien remontant
à 2009. L 'étude
a avancé 15 propositions pour accroître l'efficacité du financement du secteur
agricole.
Ces
propositions s'articulent autour de cinq axes, en l'occurrence «le renforcement
du rôle de la microfinance dans le financement de l'agriculture, l'amélioration
nécessaire de la gestion des risques, le développement du rôle des organismes
professionnels dans le financement de l'agriculture ainsi que l'amélioration de
la qualité des services financiers à l'agriculture».
L'étude,
présentée au cours d'un atelier de réflexion à Tunis, a appelé à la
rationalisation de l'endettement des agriculteurs tunisiens dont le 1/4, soit
environ 120.000 agriculteurs, sont surendettés. 70% parmi eux sont des petits
agriculteurs.
Pour
remédier à cette situation, le document a proposé la promulgation d'une «loi
portant sur le rétablissement personnel» (considérer les agriculteurs
concernés, en état de faillite et partant envisager la possibilité d'un abandon
des créances).
Une
commission associant la Banque centrale de Tunisie (BCT), la Société tunisienne
de banque (STB) et la Banque nationale agricole (BNA), ainsi que les ministères
des Finances, de l'Investissement et de la Coopération internationale a été
chargée d'assurer le suivi de la mise en oeuvre des recommandations de cette
étude, a affirmé le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem.
Il
a rappelé que la loi des finances 2013 prévoit l'abandon de tous les intérêts
de retard et les intérêts contractuels des dettes, dont le principal ne dépasse
pas les 2.000 dinars pour l'agriculteur.
Cependant,
a-t-il dit, aucune nouvelle mesure ne sera prise dans ce domaine avant
l'évaluation, à la fin de 2013, de l'impact des mesures prises par le
gouvernement dans ce domaine.
Le
ministre a résumé les problématiques du secteur agricole en Tunisie en cinq
axes, à savoir une couverture limitée par les assurances (7% des agriculteurs
sont assurés), l'absence d'un mécanisme efficace d'assurance contre les
catastrophes naturelles (inondations, sécheresse...) et une faible contribution
des banques dans le financement du secteur (pas plus de 15% du montant global
de l'investissement agricole), outre la faible adhésion des agriculteurs dans
les sociétés mutuelles des services agricoles (5% des agriculteurs).
En
ce qui concerne l'assurance agricole, Ben Salem a annoncé que l'AFD a accordé
un don financier au ministère de l'Agriculture, destiné à la réalisation d'une
étude sur la mise en place d'un projet pilote d'assurance contre la sécheresse
en 2013.
Une
partie de ce don a été allouée à la création de centres de gestion pilotes
d'encadrement des promoteurs au sein de l'Agence de promotion des
investissements agricoles.
Source
de l’article Allafrica
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