Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Nizar Baraka a appelé, lundi à Bruxelles, à concevoir une nouvelle approche pour une intégration euro-méditerranéenne plus équilibrée, plus équitable et plus durable.
Intervenant à l’occasion du 20ème sommet euro-méditerranéen des Conseil économiques et sociaux, M. Baraka a plaidé en faveur d’une nouvelle approche à même de repositionner le bassin euro-méditerranéen en tant qu’espace de stabilité, de bien-être pour les citoyens et de croissance partagée.
Cette nouvelle approche s’impose compte tenu des nombreux problèmes économiques, politiques et sociaux auxquels fait face le bassin méditerranéen, et auxquels s’ajoutent aujourd’hui de nouveaux défis clés liés à la migration et au terrorisme, a-t-il expliqué.
Pour lui, cette approche devrait s’appuyer sur trois piliers essentiels : une refonte de la politique européenne de voisinage (PEV) à la lumière des nouveaux défis auxquels fait face la région, l’extension la PEV révisée aux pays d’Afrique subsaharienne, et la mise en place d’un espace de valeurs partagées.
Le président du CESE a appelé ainsi à une PEV rénovée dans sa vision stratégique, dans sa conception et dans sa mise en œuvre, insistant sur le fait que cette politique doit tenir compte des spécificités de chacun des pays du voisinage et accorder une prime à l’ancrage démocratique et à la dynamique réformatrice des pays considérés.
La nouvelle politique européenne de voisinage doit valoriser la coresponsabilité dans la gestion de la paix, de stabilité et des défis tels que la migration et le terrorisme, favoriser l’intégration Nord-Sud et surtout Sud-Sud à travers le développement de complémentarités de chaines de valeurs et le renforcement des compétitivités partagées avec des échanges plus équilibrés, a-t-il estimé.
Il s’est également prononcé en faveur d’une PEV qui considère les pays du voisinage comme de véritables partenaires en permettant aux plus engagés d’entre eux dans le rapprochement avec l’UE de participer à la concertation pour la conception des politiques européennes sur les questions d’intérêt commun notamment les politiques énergétiques, les questions migratoires, la problématique du climat et la lutte contre le terrorisme.
M. Baraka a en outre appelé à élargir la vision de voisinage aux pays d’Afrique subsaharienne en raison de leur potentiel de croissance et des d’instabilité, de terrorisme et de migrations qui proviennent de cette région et qui pèsent sur ses pays.
Il s’agira de mettre en place des politiques intégrées de développement économique et social mais aussi de sécurité au profit d’Afrique subsaharienne, a-t-il expliqué, notant que cette politique peut s’articuler autour de quatre thèmes majeurs : la sécurité et le développement énergétique, la sécurité alimentaire, le développement des connaissances, et la sécurité.
Le président du CESE a rappelé à ce propos que le Maroc sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI s’est déjà inscrit dans cette logique de partage et d’intégration avec les pays d’Afrique subsaharienne, faisant remarquer que le Royaume est le 2ème investisseur africain en Afrique, qu’il a décidé de construire une usine d’engrais dédiée entièrement à l’Afrique pour pouvoir répondre à leurs besoins spécifiques à moindre coûts et qu’il a également établi une place financière régionale (Casablanca Finance City) pour contribuer au financement des économies africaines.
Le Maroc, a-t-il ajouté, œuvre aussi à promouvoir les valeurs de tolérance, d’ouverture et de juste milieu à travers la formation des Imams de plusieurs pays du continent africain.
M. Baraka a souligné l’importance de construire dans la région euro-méditerranéenne un espace de valeurs partagées qui pourra constituer un levier essentiel de promotion d’un vivre-ensemble harmonieux et un socle pour une véritable citoyenneté euro-méditerranéenne.
Les travaux du sommet euro-méditerranéen des Conseils économique et sociaux qui se poursuivront jusqu’à mardi sont axés sur les grands impératifs auxquels sont confrontés les pays de la région en particulier ceux qui sont actuellement engagés dans un processus de transition politique, économique et sociale, ainsi que sur le rôle que la société civile peut jouer pour les relever.
Les discussions vont porter essentiellement sur la situation dans la région 20 ans après la déclaration de Barcelone, la nouvelle PEV, le rôle des partenaires sociaux dans la consolidation de la démocratie politique et la question de la migration et des réfugiés.
Source de l'article Lavieeco
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire