Neuf des 22 anciennes régions de France et neuf des 16 anciennes régions marocaines sont impliquées dans des partenariats de coopération décentralisée. Les troisièmes Assises de Marrakech ouvrent la voie à davantage de coopération et de partage des expériences entre les deux pays.
Lever de rideau, jeudi 8 décembre, à Marrakech, sur les troisièmes Assises de la coopération décentralisée maroco-française qui se déroulent sur deux jours. Organisé, en partenariat avec Cités Unies France et le Conseil régional de Marrakech-Safi, l'événement se veut un carrefour d'échanges entre les acteurs du développement territorial. Plus de 450 personnes ont pris part à ces assises en tant qu'acteurs incontournables des collectivités, mais aussi les associations d’élus, les acteurs privés, les administrations, les opérateurs publics et les ONG. Historiquement, il y a beaucoup d'affinités en matière de gestion territoriale, du moins sur les fondamentaux sachant que les paradigmes changent entre le Nord et le Sud de la Méditerranée. Or, la coopération entre le Maroc et l'Hexagone, dans ce domaine, est la première de son genre dans le pourtour méditerranéen. Cette coopération implique près de soixante-dix collectivités marocaines et autant de collectivités françaises.
Le timing de ces Assises porte aussi plusieurs connotations liées aux enjeux du climat et au développement durable des villes et des territoires ruraux. La rencontre a également mis l'accent sur les questions de gouvernance locale, dans un moment crucial où les deux pays sont engagés dans une importante réforme territoriale. La réforme de la régionalisation et les débats houleux, autour du sujet, aussi bien au Maroc qu'en France, rapprochent les préoccupations des responsables des deux rives et les poussent à réfléchir ensemble sur les solutions idoines. Ces troisièmes Assises n'ont pas omis de remettre sur le tapis les questions ayant trait aux politiques de développement économique et ceux en faveur de la jeunesse. Dans son discours, Jean Michel Baylet, ministre français de l’Aménagement du territoire, de la ruralité et des collectivités territoriales, a insisté sur les potentiels de rapprochement entre les territoires des deux pays. Basculement dans la manière dont cette coopération est conçue, aujourd'hui, explique le responsable, à côté des actions de solidarité, ce sont les motivations économiques qui mobilisent en premier lieu les collectivités. Grâce à leurs nouvelles prérogatives, les régions et les collectivités locales de manière générale ont les coudées franches pour nouer des partenariats directement avec d'autres territoires étrangers. Cette liberté n'est pas encore bien implémentée, mais il y a des success stories qui jouent le rôle de balises pour les autres.
Dans ce sens, en juillet dernier, une convention de coopération dans les domaines de l’aménagement et du développement territorial avait été signée entre la France et le Maroc. Objectif, faciliter l’échange de savoir-faire entre les élus et les cadres issus des administrations nationales et territoriales des deux pays. Un rapprochement fructueux dans la mesure où les questions de redécoupage régionale et la montée en puissance des Conseils régionaux, sont actuellement partagées entre les deux pays. Il s'agit aussi de partager les expériences sur des questions techniques comme les contrats passés avec l’État et l'encadrement des politiques menées par les collectivités. Aujourd'hui, souligne Baylet, neuf des 22 anciennes régions de France et neuf des 16 anciennes régions marocaines sont impliquées dans des partenariats de coopération décentralisée. Le défi est d'accompagner durablement les collectivités en matière de politique de la ville, d’accès aux services publics, de création d’emplois locaux durables, d’accompagnement des mutations économiques ou encore d’impulsion de la transition écologique, explique le ministre français.
Pour sa part, Cherki Draiss, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, a insisté sur le rôle du nouveau découpage territorial qui vise à remédier aux dysfonctionnements et à réaliser le développement durable, la justice sociale et la vie digne des citoyens. Dans ce sens, il a indiqué que l’État alloue des ressources financières importantes au profit des 12 régions, soit 10 milliards DH à l’horizon 2021. Ces nouvelles capacités financières et humaines feront des régions un interlocuteur de premier plan pour l’État quant aux questions relatives au développement.
Source de l'article Lesecoma
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