La demande en eau au niveau du bassin méditerranéen pourrait s'accroître de près de 20% à l’horizon 2025, selon un rapport publié par l'Institut royal des études stratégiques (IRES).
L’eau est une ressource rare, notamment dans les pays de la rive Sud de la Méditerranée, disposant de 3,4% seulement des ressources renouvelables d’eau douce mondiales, avec une répartition inégale entre les deux rives, indique le rapport stratégique 2017 intitulé "Panorama du Maroc dans le monde: les enjeux planétaires de la biosphère".
Le rapport, qui relève une inégalité de la répartition des ressources en eau dans les deux rives, précise que la région méditerranéenne recense 60% de la population mondiale des pays dits pauvres en eau (moins de 1.000 m3 par habitant).
La population dans la région méditerranéenne passerait de 180 millions en 2010 à 250 millions d’habitants en 2025, dont 80 millions d’habitants en situation de pénurie d’eau (moins de 500 m3/ an), note le rapport, citant l’Institut européen de la Méditerranée.
S'agissant de la biodiversité, le document fait savoir que près de 70% de l’habitat original a été modifié par l’Homme et seulement 5% de la végétation est en parfait état, et ce en dépit de l’endémisme des plantes du bassin méditerranéen. La plupart des habitats marins méditerranéens sont en danger, avertit l'IRES, rappelant qu'au moins 81 espèces marines animales sont menacées d’extinction, telles que le phoque moine, le mérou brun ou la tortue caouanne.
"Certains écosystèmes, comme l’herbier de posidonies, qui joue un rôle très important dans l’équilibre écologique méditerranéen, voient leur milieu naturel se rétrécir en permanence."
La Mer méditerranéenne pourrait progressivement devenir plus acide, ce qui engendrerait des perturbations importantes de la circulation des masses d’eau.
La Méditerranée subit une pollution quotidienne émanant des eaux usées et du déversement de produits chimiques, dans un contexte marqué par l’insuffisance des règles d’aménagement du littoral, explique la même texte, ajoutant que cette pollution est due essentiellement aux rejets de pétrole (16%) provoqués par l’intensité du trafic marchand.
La situation alarmante de la pollution en Méditerranée risque de s’aggraver à l’avenir, sous l’effet de plusieurs facteurs concomitants dont, notamment le développement du tourisme avec des arrivées touristiques dans la région (+50%) à l’horizon 2030 pour atteindre 500 millions de touristes, le développement urbain accéléré, induisant une littoralisation accrue, avec 5.000 kilomètres de littoral supplémentaires qui pourraient être construits entre 2005 et 2025.
Cette situation s’aggraverait compte tenu du niveau insuffisant des réseaux d’épuration, puisque environ 44% des villes de plus de 10.000 habitants ne disposent pas de réseaux d’épuration au sud de la Méditerranée contre 11% au nord, et de l’intensification de l’activité pétrolière et gazière en mer qui pourrait croitre de 60% à l’horizon 2020.
En 2015, l’IRES a lancé une nouvelle série de rapports stratégiques, intitulés "Panorama du Maroc dans le monde", qui s’assignent pour objectif de présenter une situation donnée dans sa globalité afin de mieux cerner les enjeux systématiques.
Le premier panorama a été relatif aux transitions majeures et leurs impacts sur le Maroc (2015), le second a été dédié aux relations internationales du Royaume (2016), tandis que le troisième est consacré aux questions cruciales du changement climatique et de l’empreinte écologique, notamment les enjeux planétaires de la biosphère.
Source de l'article Yabilidi
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