On ne retrouve ce genre de partenariat Nord-Sud, sous cette forme, dans aucune autre région dans le reste du monde.
La réunion d'Alger des ministres de la Défense de l'Initiative «5+5» clôt la présidence algérienne de cette instance méditerranéenne. La rencontre s'est déroulée jeudi dernier sous la présidence du vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah. Il y a lieu de relever que cette initiative qui formalise le dialogue entre le nord et le sud de la Méditerranée occidentale, trouve sa pertinence dans l'absence de surenchère politicienne.
Ceci permet aux pays membres de se concentrer sur l'essentiel, à savoir l'intérêt des pays et de la région, au-delà des turbulences qui peuvent chahuter les relations entre les uns et les autres.Bien que dénuée de prérogatives, cette initiative permet néanmoins de poser les jalons d'une coopération sereine au sein de l'espace méditerranéen occidental. Gaïd Salah résume très bien l'ambition de cette instance en soulignant que l'Initiative «5+5 Défense» est un «pari sur l'avenir». Il en veut pour preuve «la pérennité du forum, la vision partagée des pays membres sur la sécurité dans la région et de la qualité des relations humaines qui ont été tissées à travers les activités organisées».
Ce sont autant d'arguments forts et objectifs qui plaident en faveur d'une approche plutôt optimiste de cette partie du monde. La Méditerranée occidentale qui se contente d'une initiative en lieu et place d'une organisation en bonne et due forme, à l'image de l'Union pour la Méditerranée que Nicolas Sarkozy a tenté de vendre aux pays de la région, au début de sa présidence, trace cependant son chemin. Celui-ci sera certainement plus long pour la simple raison qu'au sein de cette instance, il n'existe pas un rapport de «dominant-dominé» entre les pays du nord et du sud de la Méditerranée.
Tous les pays sont sur le même pied d'égalité, ce qui, dans un premier vide peut être l'initiative de pouvoir décisionnelle, mais travaille à rapprocher les points de vue en faveur d'une vision différente des relations inter-Etats. Pour ce qui concerne la défense, Gaïd Salah signale que depuis son lancement en 2004, «nous constatons avec satisfaction, un intérêt réel et une volonté commune des pays riverains de la Méditerranée occidentale pour asseoir une concertation stratégique couvrant des domaines d'intérêt commun».
La défense est, en effet, le secteur par excellence où l'on ne peut pas tergiverser, au risque de conduire à des situations très compliquées, d'autant que la Méditerranée occidentale couve déjà deux grands fléaux que sont le terrorisme et l'émigration clandestine.
L'Algérie qui a saisi le sens de ce partenariat qu'on ne retrouve pas sous cette forme dans le reste du monde, «est bien évidemment profondément attachée à cette Initiative, à ses principes fondateurs et aux mécanismes engagés pour apporter des réponses concrètes aux menaces qui guettent notre région et auxquelles nous devons faire face ensemble», précise le vice- ministre de la Défense. Gaïd Salah ne croit pas si bien dire, en affirmant que ce forum «constitue un cadre unique d'expression d'une solidarité régionale, conçue dans la logique d'une démarche partagée et dans une perspective de mutualisation des actions autour d'intérêts communs».
L'élément factuel de cette réunion a été la présentation par le directeur du pôle de recherche du Centre euromaghrébin d'études et de recherche stratégiques, Rachid Houdaigui, de la synthèse des travaux de l'étude sous le thème «Daech: facteurs d'expansion rapide vus de l'espace 5+5». De plus, un plan d'action de l'année 2017 a été soumis à l'approbation des ministres de la Défense de l'Initiative.
Source de l'article Lexpressiondz
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