Afin de s’interroger ensemble sur les politiques culturelles à mener dans cette région en réponse à l’évolution du contexte socio-politique », les représentants des instituts culturels européens du monde arabe, ceux de la délégation de l’Union européenne locale et des acteurs culturels libanais se sont réunis à Beyrouth.
Regroupement des instituts culturels nationaux de l’Union européenne, le réseau Eunic (European Union National Institutes for Culture), créé en 2006, comprend 27 membres issus de 24 pays de l’Union européenne. Ensemble, ils unissent leurs forces dans un partenariat durable au service de la politique culturelle européenne et du dialogue des cultures.
Ce réseau se déploie sur tous les continents à travers les « clusters » locaux qui sont des regroupements des instituts culturels européens dans un pays tiers. Non moins de 82 « clusters » existent à ce jour dans le monde, dont 7 en Afrique du Nord et au Proche-Orient (Maroc, Tunisie, Algérie, Liban, territoires palestiniens, Jordanie, Égypte) qui partagent leurs expériences et mettent en place des projets culturels communs.
Après s’être réunis à Rabat en septembre 2011 et à Amman en mai 2012, leurs représentants se sont retrouvés à nouveau, le week-end dernier, à Beyrouth cette fois, « afin de réfléchir, avec des représentants du monde artistique et culturel de la région sur le rôle des acteurs culturels dans la construction euro-méditerranéenne et afin de s’interroger ensemble sur les politiques culturelles à mener dans cette région en réponse à l’évolution du contexte sociopolitique », indique Delphine Borione, présidente du réseau en 2012.
L’Eunic, qui travaille à la promotion de thématiques prioritaires, comme le multilinguisme, la culture et le développement, la culture et les conflits, développe quelques grands projets, dont un projet régional de coopération culturelle avec le monde arabe (qui a d’ailleurs été débattu à Beyrouth) et un dialogue culturel avec la Chine (qui sera le thème de la cinquième session qui se tiendra début 2013).
Au Liban, le réseau Eunic a vu le jour en janvier 2011 « dans l’objectif de mieux coordonner les actions entre les instituts culturels européens, d’organiser ensemble des événements et de répondre collectivement à des appels d’offres européens », précise Mme Borione. Eunic-Liban, présidé par le Dr Dan Stoenescu, de l’Institut culturel roumain, compte aujourd’hui 8 membres : le British Council, l’Institut français du Liban, l’Institut culturel danois, le Goethe Institut, l’Institut culturel roumain, l’Instituto Italiano di Cultura, l’Instituto Cervantes, et l’ambassade de Serbie en tant que membre associé.
Convaincu que la diversité linguistique est un outil pour atteindre une meilleure compréhension interculturelle, l’Eunic encourage le plurilinguisme et l’enseignement des langues étrangères au Liban : activités pour et avec les enfants, programmes radio et télévisés, cours de langues, conférences... Et, depuis 2011, il organise la Journée européenne des langues en collaboration avec Assabil (Association des amis des bibliothèques publiques) dans les bibliothèques municipales de Beyrouth autour du plurilinguisme.
Eunic-Liban participe également à la fête de la Musique organisée par l’Institut français du Liban au centre-ville de Beyrouth et organise des événements divers, culturels et écologiques sur le changement climatique. À l’instar de celui qui s’est tenu (à l’occasion de la journée de l’Europe, le samedi 14 mai 2011) aux jardins de Sanayeh, avec des expositions, des concerts, du théâtre et des performances de graffeurs libanais et européens.
« Nous voulons que l’Europe bâtisse avec ses partenaires une relation d’échange durable fondée sur la réciprocité, la compréhension, le respect mutuel et l’ouverture aux autres », soutient Delphine Borione, indiquant que « pour établir la confiance, nous devons promouvoir et adopter une approche, tant au niveau des institutions que de la société civile ». Les instituts culturels des pays européens et le réseau Eunic, qui répondent aux objectifs du dialogue des cultures et du renforcement des échanges entre sociétés civiles de l’Europe et du monde, sont, de ce point de vue, un outil formidable. « L’Europe a beaucoup à offrir au monde. Elle a aussi beaucoup à recevoir. C’est le » faire ensemble « , la démarche partenariale qui est la plus féconde pour les uns comme pour les autres. C’est elle que nous voulons promouvoir », réaffirme, en conclusion, la présidente Borione.
Source de l'article l'Orient le Jour
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