Après l'expérience marocaine, la Tunisie veut tenter l’open Sky avec l’Union européenne

La Tunisie a entamé un nouveau round des négociations avec l'Union européenne sur l’open sky. Elle  ne se fait pas d’illusions sur les retombées positives de l’ouverture du ciel qui nécessitent néanmoins beaucoup d’efforts pour repositionner la compagnie nationale TUNISAIR. 
L’expérience du Maroc, le premier pays à tenter l’expérience de l’open sky, fait montrer que la Royal Air Maroc ne s’est redressée qu’après un plan de restructuration qui a coûté plusieurs postes d’emplois et la suppression de une dizaine de liaisons aérienne.
Une délégation européenne, dirigée par M.Philipe Burghelle Vernet, chef de l'unité mobilité et transport à la Communauté européenne est depuis hier à Tunis pour engager des discussions avec les autorités tunisiennes sur les conditions techniques de l'ouverture du ciel tunisien, la politique extérieure de l'UE dans le domaine du transport aérien et la coopération entre la Tunisie et l'UE dans les domaines du transport en général. Selon le ministre du transport tunisien Abdelkarim Harouni, qui s’exprimait à l’occasion du lancement des discussions entamée mercredi, a indiqué que la Tunisie consciente des enjeux de l’open sky « défendra ses propres intérêts tout en tenant compte des intérêts de ses amis européens ».A travers ces négociations, le pays aspire à hisser ses infrastructures et ses compétences dans le domaine du transport aérien aux standards européens, a-t-il précisé, relevant l'importance de mener ces discussions à un « rythme calculé » en tenant compte de la situation de la Tunisie post-révolution et de la crise dans la zone euro». Le ministre a fait savoir que la Tunisie s'est bien préparée à ce rendez-vous, mettant en place un plan de réforme et de redressement de son transporteur national, TUNISAIR de manière à répondre aux contraintes de l'open Sky. Ces réformes, a-t-il dit, concernent les volets financier et structurel, la formation, la gestion et le marketing.

Un programme pour maîtriser les risques du ciel ouvert
Selon Kamel Ben Miled, directeur général de l'Office national de l'aviation civile et des aéroports (OACA) la Tunisie a d'ores et déjà élaboré un programme visant à maîtriser les risques liés à l'open sky, dont notamment la recrudescence de la concurrence en termes de prix, de positionnement, de qualité des services et de coût. Ce plan, qui sera présenté à la partie européenne dans le cadre des négociations, prévoit des mesures d'accompagnement des compagnies aériennes tunisiennes publiques et privées de manière à les aider à se positionner sur le marché européen.
Pour lui, l’open sky présente des avantages pour la Tunisie avec l'accroissement des flux des touristes et du trafic aérien entre les deux rives de la méditerranée, la baisse des coûts des voyages au profit du consommateur, l'ouverture de nouvelles lignes aériennes et la facilitation de l'intégration de la Tunisie à l'espace euro-méditerranéen. De son côté, le chef de la délégation européenne a insisté sur la mise en place un programme de développement de compétences entre les deux rives de la méditerranée afin de garantir un même niveau de fonctionnement des différents opérateurs dans l'espace euro-méditerranéen et de respecter les règles de la concurrence loyale, pour la réussite de l’expérience de l’open sky.
Source de l'article Maghrebemergent

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