L’exposition « D’une Méditerranée, l’autre » au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur présente les œuvres de vingt artistes contemporains. Des peintures, photographies et vidéos rendent compte des multiples facettes d’un monde méditerranéen traversé de tensions et de problèmes aux répercussions mondiales.
Mario Schifano, Viaggio nei progetti, 1986. Acrylique sur toglie. 250 x 300 cmRome, Collection BNL Groupe BNP Paribas. © Adagp, Paris 2016
L’exposition « D’une Méditerranée, l’autre » au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, forme le prolongement de l’exposition « The Sea Is My Land – Artists From The Mediterranean » qui s’est tenue en 2013 à Rome et en 2014 à Milan, et qui était consacrée à des artistes de la Méditerranée. Les œuvres de vingt artistes, peintures, photographies et vidéos, dressent un tableau de la Méditerranée contemporaine.
Des œuvres qui reflètent les tensions du monde méditerranéen
Le Fonds Régional d’Art Contemporain Provence-Alpes-Côte d’Azur propose une relecture de l’exposition italienne en ajoutant, aux œuvres sélectionnées pour celle-ci, des œuvres issues de sa collection et des œuvres empruntées. Ainsi des œuvres appartenant à la collection de la Banca Nazionale del Lavoro, qui étaient exposées en Italie, sont exposées pour la première fois en France et engagent un dialogue avec celles du Frac autour d’une perspective politique renouvelée.
Le contexte marseillais oriente l’exposition vers la thématique des troubles qui traversent actuellement l’espace méditerranéen. En multipliant les médiums artistiques, les problèmes abordés et les points de vue, l’exposition témoigne des multiples facettes du fait méditerranéen. Le parcours évolue à travers un paysage étendu, fait de confrontations plastiques et d’échanges iconographiques, et rendant compte de la fragmentation du monde méditerranéen.
De l’oubli de l’histoire à la crise des migrants
Les photographies et vidéos de Taysir Batniji, qui a photographié les murs de Gaza, reflètent aussi ceux dont se couvre l’Europe, tandis que le travail photographique de Panos Kokkinias étudie la façon dont l’histoire a été effacée des mémoires pour que l’on n’en retienne pas les leçons. Une vidéo de Stéphane Couturier intitulée Cité Climat de France, Place des 200 colonnes et réalisée en 2012, documente l’histoire de la plus grande cité d’Alger, conçue pendant la guerre d’Algérie dans le but d’apporter une paix sociale. C’est la faillite complète de cette ambition que l’on découvre, à travers des images où se lisent l’histoire troublée du pays et la misère actuelle des habitants de ce quartier populaire.
Une part importante des œuvres aborde de façon plus ou moins directe la crise des migrants qui secoue le bassin méditerranéen. Avec les vidéos et photographies de l’artiste marocaine Bouchra Khalili se dessinent les routes suivies par les migrants, des routes que l’on suit selon leur point de vue, et qui sont moins jalonnées de beaux paysages ou d’images touristiques que de postes de douanes et autres zones d’attente. Au-delà de la migration, ces œuvres explorent les notions d’identité, de frontière et de territoire.
Source de l'article Paris Art
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