Volkswagen signe un accord pour bâtir sa première usine en Algérie

La version actuelle Golf assemblée Algérie, 2017
La version actuelle de la Golf devrait être assemblée en Algérie, dès 2017 - Volkswagen AG
Au moment où il s'apprête à supprimer 30.000 emplois, dont les deux tiers dans ses sites historiques d'Allemagne, Volkswagen poursuit néanmoins certains investissements ciblés. 

Au terme d'une négociation de près d'un an, le constructeur automobile allemand a annoncé dimanche un protocole d'accord pour construire une usine d'assemblage en Algérie, destinée à produire 100.000 véhicules par an, au bout de sa cinquième année de fabrication. Soit un investissement d'environ 200 millions d'euros et 1.800 emplois directs.

Un défi frontal pour le français Renault, qui a établi lui aussi récemment une usine dans ce pays, vouée à servir le marché local, fabricant près d'Oran deux modèles de berlines, les Symbol et Dacia Sandero Stepway. Cette annonce risque également de faire grincer des dents au siège de PSA, qui discute lui aussi, non sans mal, d'une implantation industrielle en Algérie (juste après le Maroc), mais sans concrétisation officielle pour le moment.
Quatre modèles en projet

Comme de coutume en Algérie, les constructeurs européens n'ont pas toutes les cartes en main et doivent se plier aux coutumes locales : pour sa première usine en Afrique du Nord/Moyen-Orient, qui sera installée dans une zone industrielle proche de Relizane, dans le nord-ouest du pays, Volkswagen a dû se contenter d'une participation minoritaire dans le projet, laissant la majorité de la co-entreprise au groupe local Sovac, son importateur depuis 2001.

Il doit néanmoins estimer que le jeu en vaut la chandelle, car les projets portent sur la fabrication de quatre modèles complémentaires : la nouvelle Golf de 7e génération, la Seat Ibiza, la grande berline Skoda Octavia, et l'utilitaire léger VW Caddy. 

Par ailleurs, l'Algérie espère créer grâce à VW un tissu industriel de fournisseurs, voués à exporter vers l'Europe, pour refaire son retard sur le voisin marocain. « Une fois qu'ils seront certifiés et homologués par Volks­wagen, les sous-traitants pourront vendre à VW en Allemagne, en Espagne, dans toutes les usines », prédit Mourad Oulmi, le PDG de Sovac, interrogé par le journal en lligne « TSA ». Reste à savoir quels équipementiers seront prêts à traverser la Méditerranée, pour s'installer dans un pays très tatillon vis-à-vis des entreprises étrangères.

Par Denis Fainsilber - Source de l'article Les Echos

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