Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) a organisé une conférence sur « la colocalisation en Méditerranée »

Pour fêter son 40e anniversaire, la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) a organisé une conférence sur « la colocalisation en Méditerranée »
Objectif : présenter le bilan de la colocalisation en Tunisie. 
À cette occasion, des chefs d’entreprise ont témoigné de leur expérience en la matière.

Le choix du sujet ne doit rien au hasard puisque la CTFCI a, parmi ces objectifs, la facilitation de la coordination entre les entreprises tunisiennes et françaises, la colocalisation étant au cœur de ses centres d’intérêt.

Inaugurant la séance, Foued Lakhoua, président de la CTFCI, s’est félicité du parcours réalisé par la Chambre durant les quatre dernières décennies. Le président de la Chambre a affirmé que la CTFCI a, depuis sa création en 1974, œuvré à jeter des ponts entre les entreprises tunisiennes et françaises, notamment en ce qui concerne la création d’emplois et l’impulsion de l’investissement.

« Les observateurs ont jugé que notre parcours est respectable », dit-t-il. Dans le même ordre d’idées, M. Lakhoua a affirmé l’indépendance de la CTFCI par rapport à tous les autres organismes et de rappeler que la CTFI compte aujourd’hui 2000 entreprises membres.
Revenant sur le sujet de la conférence, il a rappelé l’importance de la colocalisation dans la vie des entreprises et la nécessité de s’ouvrir sur d’autres horizons.


Dans son intervention, François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie, a déclaré que la colocalisation en Méditerranée est la solution idoine pour multiplier les partenariats entre les entreprises tunisiennes et françaises dans différents secteurs d’activité.

François Gouyette a rappelé la visite officielle effectuée par la secrétaire d’Etat française chargée du Numérique, Axelle Lemaire dans le cadre ForumICT4ALL où elle a signé avec son homologue tunisien des accords de partenariat dans le numérique.

Fayçal Gouiaa, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères a, pour sa part, rappelé que ces bonnes perspectives sont surtout dues à l’exemplarité des relations franco-tunisiennes. Il a mis l’accent sur l’importance d’élaborer une stratégie pour la promotion de la colocalisation. Il a rappelé qu’en 2013, le montant des investissements français en Tunisie a atteint environ 200 MD. Le montant des investissements pour les projets en extension représente près du double de la valeur des investissements en phase de création : 65 MD concernent 130 projets et 135 MD réalisés dans le cadre de l’extension de 82 projets.

Dans le même ordre d’idées, il a affirmé que la France demeure le premier fournisseur de la Tunisie. 18,3% des importations tunisiennes proviennent de la France et qu’elle est aussi le premier client de la Tunisie, 26,4% des exportations tunisiennes étant destinées à la France.

Pour Radhi Meddeb, directeur général de Comète Engineering, la colocalisation n’est plus une option, elle est devenue indispensable : « Je parle en connaissance de cause en tant que chef d’entreprise dont 80% de notre chiffre d’affaires est réalisé en Afrique ».

Tour à tour, les membres du panel dirigé par Radhi Meddeb sont intervenus dans le débat : Jean Louis Guigou, délégué général de l’Institut de prospective économique du Monde Méditerranéen (IPEMED) et Dominiques Bocquet, contrôleur général au ministère français des Finance, y sont allés dans leurs propres analyses.

M. Bocquet a affirmé qu’actuellement la colocalisation ne cesse de faire parler d’elle en France. C’est en particulier le cas de tous les hauts responsables, syndicats, économistes et chefs d’entreprise. Cependant, il estime que la réussite de la colocalisation est conditionnée par un rapport gagnant-gagnant. En effet, la France peut avoir accès à une main-d’œuvre qualifiée et expérimentée sur le territoire tunisien et la Tunisie à son tour bénéficie de l’accès à une technologie développée. Quant à Jean Louis Guigou, il a rappelé que la colocalisation ne date pas d’hier évoquant dans ce sens l’exemple allemand.

Pour passer d’une vision théorique à la pratique du terrain, la parole a été donnée à trois chefs d’entreprise qui ont pratiqué la colocalisation : Rym Bourguiba, directrice du département marketing auprès de l’entreprise Business Decision, a témoigné de son expérience qui s’est révélée satisfaisante à tous les niveaux en raison de la stabilité politique, d’une main-d’œuvre qualifiée et du nouveau Code des investissements.

Rym Bourguiba a rappelé également que Business Decision est présente en Tunisie depuis 14 ans à un moment où les sociétés françaises préféraient colocaliser au Maroc : « Toutefois, nous avons opté pour le site tunisien ».

Benjamin Lecar, directeur du groupe SOCOMEC, a, pour sa part, affirmé que sa société a colocalisé une partie de son activité dans le domaine de l’électricité dès 2001 : « Nous sommes entrés dans un cercle vertueux de production et de productivité, ce qui signifie que nous avons fait le bon choix ».

Exemple édifiant et pour ainsi dire à rebours, celui présenté par Amine Ben Ayed de la société MISFAT, qui présente la particularité d’une société tunisienne ayant colocalisé en France. « Malgré les difficultés nous y avons cru et avons réussi », dit-il.

Source de l'article l’Économiste maghrébin

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